S'affranchir de l’Enseignement Traditionnel

Boy looking at the sea

Certaines familles s'embarquent pour un tour du monde un sac chargé de manuels scolaires ; est-ce nécessaire ? Peut-on se libérer des carcans de l'enseignement traditionnel ? Bien que l'intention soit d'empêcher les enfants de prendre du retard sur le plan scolaire, cela reflète souvent le conditionnement profondément enraciné de l'éducation conventionnelle. L’école, en tant qu'institution fondamentalement politique, nourrissent rarement l’esprit critique, la créativité ou la curiosité. Au contraire, elle façonne les individus en fonction d'un moule établi par le gouvernement en place. Certes, certains enseignants injectent de l'humanité et de la fantaisie dans ce système, mais la question demeure : à quoi bon mémoriser des faits dénués de sens pratique ?

Où apprenons-nous le plus ?

En faisant le bilan de ma propre enfance, je me rends compte que je dois la majorité de mes connaissances à ma famille : livres, sorties au théâtre, visites de musées, voyages et transmissions familiales. Ma mère, en particulier, a nourri mon amour de la lecture, de l'écriture et des arts, a stimulé ma créativité et m'a transmis une richesse de connaissances culturelles sans commune mesure avec celles que j'ai acquises au cours de mes années d'école. Quelle valeur durable l'école m'a-t-elle transmise - le plaisir d'apprendre, de découvrir, un savoir qui résonne, ou les souvenirs d'enseignants épouvantables, de camarades de classe abusifs, d'heures d'enfermement dans un environnement étouffant ? Je ne pense pas être la seule à avoir eu l'impression de perdre mon temps à l'école.

Le parcours d'un génie

Lorsque j'ai décidé de pratiquer le "unschooling" avec mes enfants il y a 16 ans, j'ai fait face à des doutes ancrés dans les normes sociétales. Mais Léonard de Vinci, ce génie universel qui n'est jamais allé à l'école, a été mon point de repère. Son enfance libre dans la campagne toscane a ouvert la voie à de nombreuses idées révolutionnaires. Cela m'a permis d'avancer avec confiance et d'ignorer le jugement des autres.

Inspirée par le parcours de cet homme, j'ai appris à lire à mes enfants, j'ai partagé des histoires sur le monde et les autres, j'ai encouragé leur créativité et j'ai laissé libre cours à l'exploration. Seize ans plus tard, le bilan est positif : multilingues, créatifs, grands lecteurs, empathiques, tolérants, adaptables et riches d'expériences, voilà ce que sont mes enfants. En 1467, Léonard de Vinci est devenu apprenti, accumulant des compétences qui ont façonné son avenir. De la même manière, mes enfants, d'abord guidés par eux-mêmes, ont demandé à rencontrer des maîtres pour se perfectionner en dessin, en codage, en crochet, en couture et en langues. Contrairement à l'éducation traditionnelle, ils entreront dans l'âge adulte avec des compétences tangibles, des choix illimités et des connaissances approfondies acquises en voyageant et en rencontrant des gens du monde entier.
Qu'en est-il de moi ? Puis-je remonter le temps ? Non, mais je peux expérimenter, apprendre à nouveau, car il n'est jamais trop tard.

Le worldschooling incarne l'apprentissage par l'expérience, et dépasse les frontières traditionnelles de l'éducation et du voyage.

En voici les raisons :

  • Le programme scolaire prend vie : Apprentissage tridimensionnel, exploration de pays, de temples et de sites historiques, vous avez tout ce qu'il faut et plus encore !
  • Vous pouvez apprendre plusieurs langues et rencontrer différentes personnes de manière organique, sans avoir recours à des programmes stricts. Vous pouvez entrer en contact avec diverses communautés et acquérir une compréhension authentique grâce au travail communautaire et à l'interaction avec les communautés locales. Apprendre une langue dans un contexte pratique. Amélioration des compétences de communication par nécessité.
  • Vous vivez une expérience concrète de planification et de logistique : Faites participer les enfants à la préparation du voyage, à l'établissement du calendrier et du budget. Encouragez les compétences pratiques, la responsabilité et le contrôle.
  • Le worldschooling offre aux parents une alternative éducative : Ils reprennent leur rôle d'éducateurs et guident leurs enfants à travers de nouvelles expériences, encourageant une croissance mutuelle.

Êtes-vous prêt à vous émanciper de l'apprentissage traditionnel ? À assumer votre Leonardo en laissant vos livres d'école derrière vous et en nourrissant votre esprit de tout ce que le monde a à offrir ? En chemin, vous redécouvrirez vos enfants et apprendrez peut-être même à les connaître. Ils vous étonneront car ils n'ont pas besoin de notes pour briller, bien au contraire.

2 commentaires

  1. Bonsoir, je lis cet article avec beaucoup d attention. Nous nous posons beaucoup de questions quant à l après ief ! Voilà 5 ans que nous instruisons nos enfants à la maison avec des supports car je ne me sens pas de le faire autrement! Valentine est en 3ème et du coup les questionnements sur les études commencent!! On se rend compte que peut être qu elle ne pourra pas faire ce qu elle souhaite avec un bac passé en candidat libre. Mais en même temps elle ne veut pas retourner au lycée…. Quelle marche suivre du coup? Vos enfants savent déjà ce qu ils veulent faire? Des pistes à nous suggérer? Belle fin de journée.

    • Bonjour Valérie, merci pour votre message. Il y a tellement de réponses à votre question, et elles ne seront jamais les mêmes au fil des années, car votre fille est encore très jeune et les réformes sont sans fin. Pour vous donner quelques éléments de réflexion, je vais d’abord vous dire que mon parcours est hors norme. Après avoir complété la formation professionnelle des Cours Florent, je suis partie vivre aux États-Unis, où j’ai développé de nombreuses compétences professionnelles. Ensuite, je suis rentrée en Europe, où j’ai vécu et travaillé en Irlande. À l’âge de 28 ans, je suis allée à l’université pour obtenir une licence. Dès lors, je n’ai cessé de me réinventer, de me former, et il y a un an, j’ai décidé de mettre à profit toute mon expertise et mon expérience.

      Si, en France, on estime que devenir entrepreneur à 48 ans c’est de la folie, aux États-Unis, rien de plus normal. À cet âge, on est armé pour réussir. En réalité, c’est un esprit très français de vouloir poser un temps sur tout sans y appliquer une certaine logique. La vérité, c’est qu’il n’y en a pas, on se crée son temps. La vie offre tout autant d’expériences que de chemins.

      Pendant 15 ans, nous avons fait cohabiter deux mondes : celui de l’unschooling (un choix de départ pour nos enfants) et celui du système scolaire, puisque Tom est devenu professeur certifié du secondaire en France, puis en Australie. Cela nous a permis d’avoir un comparatif, de prendre du recul, et surtout d’avoir une vision plus large quant aux possibilités qui se présentent à nous.

      Il est monnaie courante en France de pousser des enfants très jeunes à prendre des décisions sur leur avenir, souvent dès la troisième, ce qui me semble complètement inepte (cela n’existe pas en Australie). Aller à l’université n’est certainement pas une fin en soi, surtout si on veut entreprendre. Tous les plus grands entrepreneurs de ce monde en sont la preuve. Bill Gates, Steve Jobs, Mark Zuckerberg, Evan Spiegel, Travis Kalanick, Michael Dell, David Karp, John Mackey, Richard Branson (qui a quitté le lycée), Jan Koum… ont tous quitté leurs études pour développer leurs idées.

      La France est d’ailleurs l’un des pays avec le plus gros taux de décrochage universitaire, car faire quelque chose sans motivation intrinsèque ou véritable raison ne sert à rien. Je ne demande pas à mes enfants ce qu’ils veulent faire plus tard, mais plutôt ce qu’ils aiment faire maintenant, et je m’adapte à leurs envies, leurs inclinations du moment, en leur donnant les moyens de développer leurs compétences. Pour cela, nous leur offrons les meilleurs outils pour le faire.

      Mes deux aînés préfèrent étudier en anglais ? Parfait, je les accompagne sur cette voie. Mon fils veut dessiner ? Ok, je lui offre des cours de dessin, je l’équipe de bon matériel, je lui fais découvrir des artistes qui peuvent l’inspirer… le monde est riche pour celui qui veut apprendre. Pour nous, parler anglais, être curieux, ouvert d’esprit, bien dans ses baskets, instruit, ne pas avoir peur d’essayer, comprendre qu’échouer c’est apprendre sont les meilleures compétences à avoir pour se préparer à l’avenir.

      Tout ce que nous avons expérimenté, observé, compris, découvert, nous allons le transmettre à travers notre compagnie The Ways 2 Teach et sur ce site qui sera riche en partage de ressources et libre apprentissage. J’espère que vous y trouverez des réponses ou de l’inspiration pour tracer votre propre chemin.

      À 14 ans, on est toujours en recherche de soi-même, et c’est un âge propice à l’essai et à l’exploration. La situation de Valentine lui offre justement cette liberté. Je pense que si vous voulez l’accompagner sur le chemin qu’elle a envie de tracer pour elle, il suffit de vous faire confiance et surtout de lui faire confiance. N’oubliez pas, elle n’est pas seulement française, elle est européenne et cela lui offre tellement de possibilités. Et puis, si vous avez décidé de changer votre vie, ce n’est pas sans raison, et n’est-il pas normal alors que vos enfants prennent un autre chemin ? Vous leur avez ouvert de nouveaux horizons.

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